mardi 6 mai 2008

chapitre 1 : la visite de l'étranger

C’est lors d’une froide nuit de l’hiver 1774 que le Comte de Saint Germain reçut son étonnante visite. Il résidait alors en Bavière sous l’identité du Comte de Tsarogy. Apres avoir été l'un des personnage les plus énigmatique de la cour du roi Louis XV et l'un de ses espions, il s'était attiré l'animosité du Duc de Choiseul, ministre de la guerre, jaloux de son influence sur le roi . l avait alors été contraint à l'exil hors de France et avait parcouru de nombreux pays sous diverses identités, grace auquelles il s'était introduit dans diverses cours . Depuis onze années il avait totalement disparu d'Europe et n'y était revenu qu'un an plutot.

L’étranger qui vint le voir s’adressa à lui, en anglais, avec un accent qu’il ne réussit à pas identifier. Un détail attira l'attention de Saint Germain, ses vêtements étaient totalements neufs mais démodés de plus d'une cinquantaines d'années, et question mode, le comte de saint Germain s'y connaissait particuliérement. Il prétendait venir des colonies d 'Amériques, mais Saint Germain qui venait d'y passer ses dix dernieres années, ne reconnu ni l'accent ni le style propre aux colons americains. L'etranger se montra toujours évasif aux question de saint Germain. En fait, peu importait qui il était et d’où il venait, lui dit-il. Il savait en revanche que le comte Tsarogy n’était autre que Saint Germain et cela devait suffire à mériter son attention. Curieux d’entendre ce que pouvait bien lui vouloir cet étranger le comte écouta son récit.

L’étranger connaissait l’intérêt du Comte pour les sciences occultes et lui parla du codex Prométhée, un ouvrage rédigé par Léonard de Vinci, resté secret et caché, hormis pour quelques initiés qui devaient veiller sur lui. Cet ouvrage, contrairement à ses autres œuvres, Leonard de Vinci n’avait pas souhaité le mettre à la disposition de l’humanité, du moins pas de son vivant. Il devait être ouvrage de lumière et de connaissance pour l’homme, lui apportant des réponses et des techniques pour lutter contre ce que Leonard de Vinci appelait les Sombres, les forces de l’obscurantisme, qui ne souhaitaient qu'a réduire l'humanité en esclave d'anciens innnomables démons. Pour cette raison il appela cet ouvrage « Le codex Prométhée », hommage au titan de la mythologie grecque qui ayant apporté la maîtrise du feu à l’homme se vit condamner par les anciens dieux de l’Olympe à des sévices éternels. Cet ouvrage contenait de trop dangereux secrets, transgressant ce que l’homme qualifiait de naturel et apparaissant comme diabolique pour les esprits religieux de l’époque. Les connaissances réunies dans cet ouvrage étaient de nature à trop bouleverser l’ordre des choses et un esprit faible ou mal intentionné aurait sans doute mis en danger l’humanité en les utilisant.





Le dernier des initiés ayant eu accès à cet ouvrage fut le célèbre occultiste John Dee, qui en devint le gardien. Dee avait également eu acces à un autre ouvrage, une sorte de bible des force Sombres, le Necronomicon. L'oeuvre originale avait été rédigée vers l'an 730 à Damas par un poête du nom d'Abdul Alhzared que la légende retiendra sous le surnom de l'arabe dément. En effet les reveletions faites dans ce livre seraient si dérengeantes pour la sante mentale que sa simple lecture ferait perdre la raison à n'importe au lecteur le plus rationnel. Diverses traductions en grec et latin auraient été réalisées dont une par un pretre dominicain du nom d'Olaus Wormius. Le Vatican a par tous les moyens essayé de faire disparaître tous les exemplaires en circulation, il créa pour cela une branche spéciale de l'inquisition dont c'était l'unique mission, et y réussit plutot bien puisque le Necronomicon devint plus une légende qu'un ouvrage que l'on pouvait se procurer même chez le plus érudit des occultistes. John dee serait entré en possession de l'exemplaire de Wormius et en aurait débuté la traduction en anglais.

John Dee fut l'un des conseiller personnel de la reine Elizabeth et l'un des principaux instigateur de ce qui deviendrai l'empire Britanique . Il était l'un des hommes les plus érudit de son époque, mathématicien, astronome, géographe alchimiste et occultiste entre autres. Un esprit aussi brillant et eclectique que Leonard de Vinci. Bien que Dee fut doté d’un esprit clairvoyant et philosophe, son associé et médium, Edward Kelly, quant a lui était en proie à certaines pulsions irraisonnées et peut etre en contact avec des membres des Forces Sombres. Un conflit éclata un jour de 1587 entre les deux hommes à propos de l’usage de ces deux ouvrages. Les historiens et les érudits ont trouvé à leur séparation d’autres raisons, mais tout porte à croire que ce fut celle-ci la principale. Afin de préserver les ouvrages John Dee les remisa dans une cache secrète, n’ayant pas trouvé d’initiés fiables en mesure de prendre sa relève et de veiller sur eux.

Après de nombreuses années de recherches, des amis de l’étranger avaient pu localiser cette cache secrète dans le sous sol de la demeure de John Dee à Mortlake dans environs de Londres. Ils souhaitaient que le comte détruise le Nécronomicon et soit le prochain dépositaire du codex Prométhée pour veiller sur lui. L’humanité en aura un jour vraiment besoin et serra peut-être prête à assimiler les connaissances qui y sont contenues sans s’autodétruire. Dans cette cache se trouve aussi le miroir en obsidienne d’origine aztèque qui permettait à John Dee de communiquer avec l’ange Uriel. Cet objet est lui aussi tout important et ne doit pas tomber en de mauvaises mains. Il restera à Saint Germain de trouver d’autres personnes capables de veiller à l’avenir sur l’ouvrage pour éviter qu'il ne soit perdu pour l’humanité.

Aux questions et objections du Comte, l’étranger lui indiqua qu'il n'était qu'un simple messager. Il se contenta d’insister sur l’intérêt intellectuel que pouvait représenter la simple lecture de cet ouvrage, et le fait que seul un être d’exception comme lui pouvait se voir confier cette mission. Par ailleurs les amis de l'étranger savaient que le Comte agissait en ce siécle des lumiéres pour aider l'humanité à acceder la paix et à la connaissance. L’un des amis de l’étranger l’avait rencontré il y à fort longtemps et pensait qu’il accepterait sans aucun doute cette requête.

-Pourquoi n’êtes vous pas allez récupérer ce livre et ne me l’avez-vous pas rapporté, cela m’aurai évité un ennuyeux voyage ? demanda le comte.

- Les sombres nous connaissent et espionnent la plupart de nos gestes, nous ne souhaitions pas les mettre sur la piste du codex et nous ne pouvons donc nous engager directement dans les fouilles de l'ancienne maison de Dee répondit l’étranger

-Certes, mais ne vous ont ils pas suivi jusqu’à ma demeure ?

-Impossible ! J’ai pris une route très détournée pour venir jusqu’à vous et en outre la discrétion est une de mes plus grandes qualités.

- Vous restez bien mystérieux, vos amis et vous-même, mais il serait malvenu de ma part qui ai fait de ma vie un mystère pour les autres de vous en vouloir. En outre, je ne vous passerai pas à la question pour que vous me révéliez vos secrets, j’y parviendrai par d’autres moyens.

- Dois je considérer que vous acceptez ?

- Disons que je ne vous signifie pas mon refus. Laissez moi vous offrir un verre de Cognac pour avant que vous ne partiez

Dés que l’étranger eu fini son verre il s'écroula sous l'effet de la puissante drogue que le comte avait versé dans son verre. Il attacha solidement le visiteur sur un fauteuil afin de pouvoir l'interroger à son réveil sur ses veritables motivations grace à un philtre de vérité qu'il s'était procuré lors d'un voyage en Inde.

Le comte demanda à son secrétaire d’écrire à deux de ses amis en France et en Angleterre pour leur annoncer ce qui serait sans doute une intéressante aventure.


a suivre